Métamorphose

Une thématique transversale au service de la démarche de création...
La métamorphose : une thématique transversale au service de la démarche de création.
Elle a été abordée en arts visuels, en démarche créative et en analyse méthodique, éventuellement dans d’autres disciplines (en français).
Dans cet article, nous montrerons la méthode de travail mise en place par les élèves dans le cours d’arts visuels.
Ce cours s’appuie sur la démarche initiée au collège dans les cours d’arts plastiques : L’expressivité y sera donc mis en valeur mais également les investigations personnelles et l’analyse d’œuvres de référence qui permettent d’établir une relation étroite entre la forme et le sens. Un commentaire explicatif découlant de l’analyse et des recherches préparatoires doit justifier la production finale.
La demande :
Réaliser un portrait ou un autoportrait selon le(s) procédé(s) qui vous permettront d’interpréter une métamorphose imaginaire qu’elle soit physique ou psychologique, partielle ou complète. On doit comprendre qu’il y a métamorphose.
Des références incontournables :
Elles peuvent être prises dans les domaines des arts visuels ou des arts appliqués.
Toutefois l’investigation et l’analyse de documents peuvent s’étendre à toutes les autres domaines.
- Nuridsany & Perennou, Métamorphose du coquelicot. Reproduction photographique, 30x30cm
- Salvador DALI, Métamorphose de Narcisse, 1937. Huile sur toile, 51.1 × 78.1 cm
- Francis Bacon, Ètude d’après le portrait du pape Innocent X de Vélasquez, 1953. (à gauche : Huile sur toile, 153x118cm
- Pablo Picasso, Femme qui pleure. 1937. Huile sur toile, 60x49cm
- Affiche du film de Darren Aronofsky, Black Swan, 2011
Des projets d’élèves :
- Désintégration : The Splash Man
Documents de départ et analyse : Sculptures oniriques de Tomohiro Inaba, Promesses des étoiles, 2011. Fer, 1800x100x1500 : Ici, la notion de désintégration du corps est produite par le biais d’un "gribouillage" suivie d’une absence de corps
- Tomohiro Inaba, Promesses des étoiles, 2011. Sculpture fer, 1800x100x1500
Richie Velazquez : L’auteur recouvre le visage par une texture réalisée grâce à des coulures qui produisent une métamorphose de l’oeuvre initiale (ici la Joconde de Léonard de Vinci)
- Richie Vélazquez, Mina Lisa
Production finale : J’ai voulu représenter un autoportrait qui se désintègre. Les diverses expérimentations plastiques m’ont conduit à produire des jets violents de peinture. J’ai réalisé au préalable des aplats lisses de couleurs jusqu’au vide (l’arrière-plan blanc) qui permettent de mieux percevoir les éclats de peintures éparpillés sur le support. Ces taches de peintures viennent en volume et sont légèrement plus sombres que les aplats de départ. Cela engendre un effet de décomposition. Le blanc de l’arrière-plan devient un reflet qui entoure le visage.
- Désespoir :
Documents de départ et analyse : Séries de photographies de De Jon Jacosen, People know, 2013 et Métamorphose, 1988 et 1990
Photographie de Seung-Hwan Oh, Straw Dog, collection Impermanence, 2015
Production finale : Ce portrait montre une personne blessée : la transformation visible est organique, elle se manifeste par des éléments sombres qui s’incrustent sur le visage. Ils symbolisent une période de désespoir. Cette situation n’est pas irréversible et se traduit un regard de la femme sur la droite (l’avenir) et par l’apport d’une clarté sur la droite du tableau.
- Émergence : Maryline
Un document de départ et son analyse : Oeuvre présentant des effets de contrastes de matières et de couleurs. L’enveloppe extérieure est de couleur ternie, de texture abîmée, le visage qui émerge est lisse, brillant et de couleur éclatante. Il s’agit d’une métamorphose, d’une renaissance.
- Maria-Luise Bodirsky, Métamorphose.1994. Sculpture en bronze, 20x21x21cm. éd. ars mundi
Appropriation plastique : Création d’une déchirure, d’une ouverture accentuée par d’un contraste de teintes et de matières
Une des esquisses préliminaires : Essai de multiplication des visages de part et d’autre du visage central. Celui-ci devra paraître serein
Production finale : Un visage serein émarge de la blancheur d’un drapé : contraste de matière entre le support blanc et lisse du papier et le tissu blanc cassé légèrement texturé ; suppression du contraste coloré pour ne maintenir d’un travail en noir et blanc (le visage est un dessin en valeur de gris au fusain.
- Érosion, effet du temps :
Un document de départ et son analyse :
- Jason Decaires Taylor, sculpture sous-marine, musée subaquatique au Mexique, inauguré en 2010
Ces sculptures de Jason decaires Taylor sont visibles au musée subaquatique d’Isla Mujeres au Mexique inauguré en 2009.
Elles interagissent avec l’environnement en se métamorphosant perpétuellement : faites d’un ciment alcalin, respectueux de l’environnement, elles deviennent un support de développement de la faune et la flore sous-marines. Les effets de la dégradation due au temps sont irrémédiables et irréversibles.
Des recherches iconographiques et des expérimentations plastiques :
Production finale : C’est un portrait d’une femme qui interprète la métamorphose physique du temps, c’est-à-dire qu’il y a une partie du visage qui reflète la jeunesse et l’autre la vieillesse grâce à des techniques de peinture différentes. J’ai utilisé des couleurs inhumaines afin d’évoquer davantage une métamorphose. Le fond est d’un gris neutre foncé et uniforme car je voulais faire ressortir essentiellement le visage. J’ai choisi de faire des yeux fermés pour aténuer l’identité d’une personne en particulier afin de montrer que la métamorphose au cours de la vie est universelle.